Plus tôt dans le mois, le magazine Vogue dévoilait son numéro du mois de décembre, ignorant encore ce qu’allait provoquer cette annonce. Car c’est le chanteur Harry Styles, ancien membre du groupe britannique One Direction, qui apparaît sur la couverture devenant le premier homme à prendre place sur la version américaine de Vogue, en solo. Alors si certains se sont réjouis de voir leur idole poser pour le célèbre magazine, la star anglaise a cependant essuyé des critiques autour d’un sujet bien particulier : sa robe.
Une icône de la mode
Depuis quelques années maintenant Harry Styles est devenu une icône incontournable de la mode, entre ses tenues de scènes aux allures des années 70 – un peu à la David Bowie – et un style très affirmé et revendiqué, brisant les codes genrés : « Les vêtements sont là pour s’amuser, expérimenter et jouer avec. Lorsque vous enlevez « Il y a des vêtements pour hommes et des vêtements pour femmes », une fois que vous avez éliminé toutes les barrières, vous ouvrez évidemment l’arène dans laquelle vous pouvez jouer. Je vais parfois dans des magasins et je me retrouve à regarder les vêtements féminins et je me dis qu’ils sont incroyables. C’est comme si, chaque fois que vous érigiez des barrières dans votre propre vie, vous vous limitiez. C’est tellement plaisant de jouer avec les vêtements », se confie-t-il à Vogue.
L’une des tenues qui avait retenue l’attention du grand public fut notamment celle du Met Gala 2019, où le chanteur était apparu vêtu d’un haut en mousseline transparent, sans oublier des ongles peints en noir et des bottines à talons. De quoi en faire parler pas mal de monde.
La colère politique
Ici, Le choix de tenue utilisé pour la couverture du magazine n’a pas forcément plu aux politiques, et notamment à la conservatrice Candace Owen qui a twitté dans la foulée son indignation en y exprimant un avis tout à fait négatif sur cette question, sous entendant qu’une « société ne peut pas survivre sans hommes virils », et que « les hommes stables ne portent pas de robes de bal ». Dans son second propos elle évoque ici les photos qui lui ont été envoyées – par des contestataires – où Freddie Mercury (Queen) et Kurt Cobain (Nirvana) portaient également des habits féminins; deux personnalités emblématiques qui, avant Styles, avaient marqué les esprits dans leur volonté d’assumer leur féminité, et exprimer la dimension non genrée des vêtements
Et le soutien de la majorité
En contre-partie, c’est bien la grande majorité qui a pris la défense du jeune chanteur en exprimant son admiration quant à la volonté d’éveiller les consciences et les esprits réfractaires de la société actuelle.
Les stars se sont également ralliées à sa cause et ont également fait part de leur soutien publiquement. La question de la liberté vestimentaire reste un sujet d’actualité fleurissant ces derniers-temps, à tous les niveaux : tenue trop courte ne s’accordant pas avec « tenue républicaine », et aujourd’hui les robes et jupes exclusivement réservées à la gente féminine.
Mais alors, cela signifie-t-il qu’il faille laisser les pantalons pour les hommes ?
Ce que l’on oublie parfois, c’est que la robe remonte à bien plus loin que le XX° et XXI° siècle et la « démocratisation » de cette tenue amorcée par les stars de rock. Le XVII° siècle est marqué par ces robes, perruque et maquillage que portent les hommes et qui étaient à l’époque des signes de virilité. Alors il n’est pas rare non plus de voir le Roi Soleil, en personne, porter des habits aujourd’hui pensés dans l’inconscient collectif comme étant purement féminin.
Toute cette controverse autour d’un bout de tissu à tout de même réussi à créer l’effervescence sur les réseaux sociaux, le principal concerné n’ayant relevé aucune attaque – bien connu pour passer au dessus des scandales -. Il a très certainement jugé que d’autres sujets devraient être au cœur des discussions, et que cela n’en valait pas la peine : et au final, nous aussi.
crédit couverture : Instagram
Yekaa 