Un mois. C’est le temps que viennent de passer les 66 millions de français chez eux, et c’est aussi le temps qu’il leur reste à occuper avant un déconfinement progressif effectif à partir du 11 mai.
Pendant ce temps vous avez certainement dû chercher une tonne d’activités à faire, mais vous n’avez certainement pas pu échapper aux petits tutos et conseils pour savoir « Comment rester mince pendant le confinement ? » et connaitre « Les 10 astuces pour être belle chez soi » : tout autant de titres pour vous faire culpabiliser de faire tout le contraire. Le XXIème siècle demeure fortement marqué par une conscience collective – fortement inculquée dans certains pays – autour de la diet culture et de ses soient disant « bienfaits ». Alors pour rappel ou pour simple information, de quoi s’agit-il ?
Ce terme se veut prôner la minceur comme système de santé et de vertu morale afin que vous atteignez l’ « idéal » reflété par la société, les médias et les mentalités. Cette diet culture ne veut pas que vous fassiez d’écarts dans votre alimentation, honte à vous si vous vous octroyez certains plaisirs de temps en temps. Elle vous l’interdit car elle seule sait vous fournir la meilleure façon de manger et vous vous devez la suivre si votre souhait est de faire partie de cette élite appréciée et tant convoitée. Mais à quel prix ?
Si une partie des régimes alimentaires se font à des fins médicales légitimes et donc pour se maintenir en bonne santé, opter pour la diet culture peut, à contrario, présenter tout le contraire des bienfaits d’une alimentation équilibrée. Les recherches montrent que l’on ne peut supporter une perte de poids intentionnelle à long terme, encore moins dans une optique d’atteindre une forme de minceur – voire de maigreur dans les cas les plus extrêmes -. Ce que la diet culture vous dit, c’est qu’un corps mince est « un corps en bonne santé » et la femme est sans aucune surprise la première à subir cette oppression et ces injonctions qui lui rappellent qu’elle se doit de respecter ces critères pour « être belle », car l’un ne va pas sans l’autre.

Dans la continuité, une succession de rejet de certains composants de notre alimentation s’est opérée ces dernières années avec des tendances qui apparaissent de jour en jour : phobie du gluten, restriction des glucides ou détoxication, tous prétendant justifier d’un « régime bien-être ». À la partie se joignent ces influenceurs qui sont les premiers à nous inviter à suivre le « droit chemin » – de manière consciente ou non – et jouent également un rôle dans cette psychose née autour de la peur de prendre du pois. Photos Instagram, magazines et tout autant de supports qui reflètent la vision de la femme de nos jours dans le prolongement des années 1920 marquées par le commencement de cette obsession. Fondé sur l’objet capitaliste, ce régime apparait comme un message subliminal qui vous vend et vous fait la promotion de remèdes pour arriver à vos fins en vous faisant culpabiliser de ne pas être assez bien.
En impactant fortement la relation du corps avec la nourriture, ce système de régime peut provoquer des troubles de l’alimentation et de fait avoir des fortes répercussions, notamment du point de vue de la santé mentale – en plus de la santé physique – qui part d’une comparaison de l’image que nous voyons en nous à celle de l’idéal à atteindre, et ainsi engendrer des états d’anxiété, d’impuissance ou encore de dépression si les résultats demandés ne sont pas atteints en un temps donné.
De tout cela, la majeure partie du problème reste le fait que nous soyons tous plus ou moins touchés et ancrés dans cette culture sans forcément nous en rendre compte tant elle fait partie de notre quotidien. Nous faisons ainsi tous face, à un moment ou à un autre, à cette culpabilité de ne pas correspondre aux standards imposés, certains pouvant être amenés à douter de leur image et subir cette pression à leur tour. S’ajoute également l’existence d’une véritable amalgame entre le fait de prêter attention à son hygiène de vie et sa santé et vouloir se lancer dans ce cercle vicieux où le but ultime est finalement de ressembler à une image que l’on nous impose sur des airs de bien-être alors que nous sommes bien loin de la réalité.
2 réponses à “« La diet culture » : fléau des réseaux sociaux ?”
Se réapproprier son corps, ses valeurs et ce qui nous fait du bien.
Bel article 🙏🏿
-Fruit a coque-🌷
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[…] « La diet culture » : fléau des réseaux sociaux ? […]
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